« Rien n’est impossible, seule les limites de nos esprits définissent certaines choses comme inconcevables ». – Marc Levy
Il est bien souvent difficile de changer, d’amorcer un premier pas de danse, de mouvement dans une direction souhaitée. Les chevaux, entre eux, un moindre micro-mouvement (une oreille, un regard, une intention, etc.) suscitent un changement de direction de l’ensemble des membres du troupeau.
Nous, les humains, nous attendons le moment optimal, la meilleure disposition mentale (mindset) et de rassembler l’ensemble de notre énergie disponible avant d’entamer ce premier pas (lundi ? 😊). Une fois celui-ci amorcé, nous sommes bien souvent en lutte intérieure afin de maintenir ce mouvement, bien que dans d’autres circonstances, cette flamme (survie, passion, etc.) s’agite en nous et nous permet de soulever des montagnes.
*Crédit photo : Jessica L’Heureux
Est-ce que vous connaissez les étapes du changement ? Il ne s’agit pas de changer ou de rester immobile face à une situation, c’est beaucoup plus complexe … il s’agit d’un processus. Ainsi, cela implique du temps, une progression, des allers et des retours, afin de développer le comportement et/ou atteindre l’objectif souhaité.
Crédit photo : Jessica L’Heureux
Prochaska & DiClemente présentent un modèle en 6 phases non-linéaires. Les stades du changement peuvent être décrits de cette manière:
(1) Pré-contemplation
La personne ne pense pas avoir de problèmes. Elle n’envisage pas de changer de comportement, dont elle ressent essentiellement des bénéfices.
(2) Contemplation
À ce stade, commence à se manifester l’ambivalence. La personne envisage un changement de comportement mais elle hésite à renoncer aux bénéfices de la situation actuelle (zone de confort*). On parle alors de balance décisionnelle, qui amène à comparer les pours et les contres d’un changement avec ceux de son comportement actuel.
(3) Préparation
À ce stade, la personne se sent prête à démarrer la phase d’action dans un futur proche; elle détermine des décisions et commence à les mettre en place dans le temps. La personne s’engage à apporter le changement à l’habitude visée puisqu’elle croit pouvoir y arriver. Elle met en place les conditions pour être en mesure de passer à l’action prochainement et en fait part à son réseau social/de soutien.
*Crédit photo : Jessica L’Heureux
(4) Action
Le changement est engagé vers des modifications de son comportement. Certaines difficultés peuvent être parfois présentes, ainsi le soutien et l’encouragement sont nécessaires. La personne adopte le changement souhaité selon la stratégie choisie.
(5) Maintien
À cette phase de consolidation, il convient de rester patient envers-soi car il est parfois tentant de retourner au comportement antérieur. La personne maintient l’adoption du comportement et ainsi modifie son pattern comportemental.
(6) Rechute
Le retour en arrière/les remises en question sont possibles et font partie du processus normal de changement, et même au sens plus large de tous les apprentissages de la vie.
Lorsque nous prenons conscience de ces étapes et de ces différentes zones de confort, de peur, d’apprentissages et de possibilités (grandeur) que nous sommes accompagnés par l’humain, assisté par des congénères humains/équins, les jugements (le mental) tombent et cela nous permet de se déployer/s’observer/changer avec plus de satisfaction et de légèreté.
Il est intéressant de connaître à quel stade de changement nous nous situons ou la personne aidée de manière à offrir des arguments, des motivations, des astuces pouvant l’aider à franchir les étapes. Il s’agit du même processus pour un enseignant face à une démarche d’apprentissage, d’un entraîneur face à un athlète ou un partenaire équin, d’un professionnel de la santé face au rétablissement de son patient.
Pourquoi se juger si fort, se sous-estimer, et souhaiter déjà être au fil d’arrivé alors que le chemin d’apprentissage est un processus, une quête vers plus de connexion à soi, plus d’estime de soi, plus de développement de nos ressources intérieures, reconnecter à nos forces IVA (values and action), etc.
Ainsi, auto-compassion (Karuna) envers nous-mêmes, de notre rythme. Le parcours de ces étapes ne se franchit pas nécessairement de façon linéaire, on peut sauter des étapes, voir même parfois reculer, pour bondir de nouveau vers l’avant.
Il importe de se rappeler que nous avons l’ensemble de ces ressources intérieures en soi, que le temps est un allié précieux et de s’autoriser avec bienveillance à aller chercher de l’aide lors de plus importantes traversées de notre vie. Les chevaux sont un groupe de congénères qui s’harmonisent ensemble. Ainsi, pourquoi ne pas prendre exemple sur ce besoin de soutien, de groupe, de solidarité au lieu d’entamer ce chemin seul.
*Crédit photo : Élodie Desrochers
Selon Linda Kohanov, pionnière de l’apprentissage facilité par le cheval, l’entraide n’est pas une exception à la règle, mais bien une loi fondamentale de la nature, dont nous inspire ces précieux partenaires équins. Permettons-nous de nous en inspirer et de calmer nos conditionnements mentaux de s’obliger à faire ce chemin seul. La sociabilité est le plus grand avantage dans la lutte pour la vie et l’évolution.
Êtes-vous ou quelqu’un que vous connaissez prêts à franchir l’étape suivante vers un mieux- être? Cheval Karuna offre une variété de programmes pour enfants, adolescents et adultes accompagné des chevaux afin d’alléger ce chemin. En savoir plus sur nos programmes je vous invite à m’écrire chevalkaruna@gmail.com ou à visiter le site internet : chevalkaruna.com.
Références :
Prochaska, JO, DiClemente, CC. The transtheoretical approach: crossing traditional boundaries of therapy. Homewood, IL: Dow Jones-Irwin; 1984. Prochaska, JO,
DiClemente, CC, Norcross GC. In search of How People Change: Applications to addictive behaviors. American Psychologist; 1992.